Suite à la campagne de 1940 et la « réorganisation » en armée d’armistice, les bataillons de chasseurs alpins sont reconstitués : en 1942, l’Ain est leur terre d’asile ; et ce refuge sera un creuset de formateurs aux maquis de l’Ain en devenir qui porteront la tarte des chasseurs.
Le 1er BCP est reconstitué[1] le 25 août 1940 à Belley avec du personnel d’active des chars de combat mais aussi du 2e bataillon du régiment d’infanterie des Hautes-Pyrénées et des éléments du 75e DBAF. La section d’éclaireurs skieurs est formée aux chalets d’Arvières vers le Grand Colombier.
Jusqu’à sa démobilisation, le 27 novembre 1942, le régiment est au quartier Sibuet de Belley.
Le 2e BCP est reconstitué[2] le 15 septembre 1940 à Jujurieux, dans l’ancienne usine des soieries Bonnet, devenu quartier Barbanègre. Il est formé de la 2e compagnie du 1er BCP de Saône et Loire avec des détachements des 82e, 92e et 102e BAF. Sa section d’éclaireurs skieurs est formée et stationnée à Hotonnes.
Le 8 novembre 1942, le bataillon est mobilisé et reçoit des armes interdites pour l’armée d’armistice mais cachées dans la région. Il se prépare à retarder l’avancée des troupes allemandes lors du passage de la ligne de démarcation. Décommandé, le bataillon est consigné dans ses quartiers jusqu’au 15 où trois compagnies sont dirigées, avec une compagnie du 10e, sur Toulon pour assurer la défense du camp retranché. Le 18, après avoir organisé des positions de défenses à hauteur du Gapeau, le bataillon rentre à Jujurieux le 22.
Le bataillon est dissout face aux Bersangliers le 27 novembre non sans avoir caché son fanion.
Le 10e BCP est reconstitué le 1er novembre 1940 avec des éléments du 32e, 92e et 102e BAF. Il est en garnison à Neuville sur Ain et au camp de Thol. Sa section d’éclaireurs skieurs en installée aux chalets de Jorat à Brénod. Le bataillon séjourne à Vichy en avril et mai 1942. Avec le 2e BCP, le bataillon est déployé dans les bois de l’Abergement de Varey suite au débarquement allié en Afrique du Nord. Rapidement, un contrordre ramène le bataillon dans ses quartiers où, sur la route, il croise les blindés allemands qu’il devait retarder. Dès lors, les hommes prennent soin de se rentre à Châteauvieux pour camoufler du matériel grâce au Centre de Dispersion et de Camouflage de Matériels de l’ORA. Le 12 novembre, le bataillon est envoyé au camp retranché de Toulon, il occupe le secteur entre Hyères et Toulon ; toutefois dès le 21, il revient à Thol en train. Le bataillon est démobilisé le 27 non sans avoir distribué aux chasseurs des armes individuelles. L’esprit de résistance est là et Gaston Gambier et Jean Signorini dit "Mazaud", tout deux anciens sous-officiers du 10e BCP, encadreront les enfants de troupe d’Autun, montés au maquis, au camp de Thol en 1944.
[1] Il résiste tant bien que mal à la poussée allemande. Il résiste notamment à Dunkerque, ville d'où il embarque pour l'Angleterre.
[2] Le bataillon a combattu dans la forêt de Hardt puis à Spicheren. Il est à Puttelange, à Rahtel et à Mourmelon.
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