Gaston Gambier réalise son service militaire au 51e régiment d'infanterie à Amiens où il se fait réengagé en 1933. A la déclaration de guerre, il est sergent-chef à la compagnie d'engins & mitrailleuses du 2e bataillon. Le bataillon est cantonné à Forbach (Moselle) afin de tenir la frontière, en Juin 40, le bataillon est envoyé à Stonne-Mont-Dieu pour arrêté l'armée de Guderian. Alors en repli sur Albi, le bataillon est attaqué dans le département de la Côte-d'Or par une unité blindée.
Gaston Gambier est fait prisonnier, interné au Front stalag 124 à Troyes, il réussi à s'évader en Janvier 1941. Il tente de rejoindre la zone libre afin de continuer le combat, de là, il est affecté à la 3e compagnie du 10e bataillon de chasseurs à pied. Lors de cette affectation, il passe le brevet de chef de section et est promu adjudant fin 1942. Lors de l'invasion de la zone libre par les allemands, G. Gambier, voit son bataillon dissout, mais trouve en la personne du Colonel Ely, un moyen de continuer la lutte. Il devient membre de l'Organisation de Résistance de L'armée (O.R.A) et ce voit confier la charge de regrouper tout les anciens de son bataillon resté dans le secteur d'Ambérieu-en-Bugey, ainsi que de rechercher des terrains d'atterrissages.
En 1943, alors qu'il est en congé d'Armistice, il est nommé comme responsable des gardes voies sur la ligne Ambronay / Saint-Martin-du-Mont. Lors d'un déplacement dans la région de Maillat, en Aout, Gaston Gambier est mis en relation par Henri Girousse alias "Chabot" avec le capitaine Romans (Henri Petit). Le 22 décembre, à 19 heures, la police française et la Gestapo dirigé par Klaus Barbie vont chez "Augé" pour le mettre aux arrêts. G. Gambier à l'arrivé des autorités, prend une porte cochère, qu'il laisse toujours ouvert au cas où… Fou de rage, de ne pas attraper l'homme, la gestapo frappe son épouse et saccage les affaires des enfants avant de repartir. Le scénario se répétera durant les trois jours qui suivent… le 23 décembre, "Augé" prend définitivement le maquis de Brénod, où il étudie l'armement anglais et le maniement d'explosif. En Janvier 1944, "Augé" est placé sous le commandement de "Chabot" (Henri Girousse), en tant qu'instructeur militaire au secteur "Sud". Il forme un premier contingent de résistants dans le camp Verduraz (Jean Vaudan) à la grange du Bassan. Puis viennent les premiers contrôles routiers, où il découvre la sympathie de beaucoup de gens envers la résistance. Lors d'un contrôle, une voiture allemande est attaqué, qui conduit à un officier prisonnier, un autre qui réussi à s'échapper et à la prise de la voiture. Mais cette action déclenche une représailles des G.M.R (Groupes Mobile de Réserve) et le camp est attaqué début janvier. Cette attaque se solde par un mort et deux blessés pour l'assaillant. Les maquisards sont obligés de se replier sur la ferme du Termant. A partir de ce moment, la vie au maquis se durci, mais les actions s'intensifie. "Augé" dirige les sabotages sur les voies ferrés Ambérieu/Culoz/Bourg-en-Bresse qui deviennent de plus en plus fréquents, divers coups de mains dont un sur Ambronay, qui met hors service un magasin-dépôt que les allemands voulaient utiliser pour fabriquer du pain de troupe. Lors d'un coup de main sur l'intendance de l'école des enfants de troupe au camp de Thol, Chabot et Augé y trouvent plusieurs dizaines de jeunes hommes près à prendre le maquis. Ils décident de monter, sous la charge d'Augé, un nouveau camp: les enfants de troupes de l'école d'Autan, leurs venues est prévu pour le début février, mais le déclenchement par les allemands de l'opération Korporal repousse la création du camp. Les jeunes réussissent finalement à monté au maquis fin mars et s'installent avec leur chef au dessus de Priay, au lieu dit la Moutonnière. Par souci de sécurité, Augé fait déplacer le camp plusieurs fois par mois, afin de ne pas être repérer. Les 80 enfants de troupes qui forment le camp, subissent une formation intense au maniement d'arme et aux explosifs. L'une des premières actions du groupe Augé consistent à attaqué un cantonnement de G.M.R à Pont-d'Ain où ils réussissent, sans un coup de feu, à récupéré des fusils, des pistolets mitrailleurs et une moto. Le groupe continue ces actions, avec divers sabotages sur la ligne de chemin de fer Ambérieu – Bourg, dont le déraillement de 7 wagons allemands au pont de Contrançon.. Le dépôt-magasin d'Ambronay connait le même sort au cours du mois de mai. Le 28 mai, lors d'une opération de sabotage en gare de Pont-d'Ain, René Gambier, frère de Gaston, qui avait rejoint le maquis est touché d'une balle au ventre et emmené à l'hôpital de Bourg. Augé décide de se rendre auprès de lui, malgré le danger qu'il encoure, mais en cours de route, il tombe sur un barrage de la milice à hauteur de St-Martin-du-Mont. Alors qu'il est accompagné de deux camarades, ils leurs ordonne de se sauver et afin de couvrir leurs fuite, attire l'attention des miliciens sur lui. Il est arrêté et fouillé, mais les miliciens ne trouvent rien, car Augé est parti sans armes. Il est conduit au P.C de la Milice, à l'hôtel de France à Bourg pour vérification d'identité, malgré sa fausse identité en cours, il sait pertinemment qu'il ne sortira pas vivant des griffes de la milice. Alors, lors de son transfère à Bourg, il profite de l'inattention de son gardien pour lui décrocher un coup de poing et le balancer par-dessus bord. Augé prend ces jambes à son coup et se sauve, mais le milicien fait feu et il est touché au pied, à un doigt et saigne abondamment d'un genou. Malgré tout il rejoint la forêt de Seillon où il se réfugie avant de rejoindre son campement. Il ne reverra pas son frère qui décèdera le 1e Juin. Le 4, il capte le message précurseur du débarquement: " Quand mon verre est plein, je le vide, quand il est vide, je le plains" il attend tout de même de la rediffusion du message le soir qui confirme l'approche d'un débarquement allié avant d'en faire part à ces hommes. Le débarquement s'effectue le 6 juin au matin et par un total hasard, il coïncide avec une grande opération mise en place par l'équipe de Gaston Brücher sur le dépôt d'Ambérieu qui doit s'effectuer le soir même. Le groupe Augé fait parti de l'expédition, qui mènera à la destruction de 52 locomotives et la mise hors service de beaucoup d'installation. Du 9 au 11 juin, Augé fait placer plusieurs barrages aux environs de Neuville-sur-Ain, Gevrieux, Priay, Dompierre-sur-Ain et Le Vieux-Logis et les embuscades entraines de violents combats.
Le 12, Augé et toutes ces troupes sont appelés dans la région de Corlier, où il reçoit le sous-secteur de Corlier mettant sous ces ordres: ces enfants de troupes, les 100 hommes de la compagnie Verduraz, les 130 hommes de Desheulles, les compagnies Sidi-Brahim, Nicole, Alsace, le groupement Brücher et les A.S de Priay, Mas-Puges, Ambérieu, Douvres, Saint-Jean-le-Vieux. Soit un total de 782 hommes! Augé installe son P.C à Corlier, met en place un groupe de transport, un groupe de cheminots, 14 hommes spécialisés dans les sabotages et 7 compagnies: E.T (Mazaud), Sidi-Brahim (Peillod), Alsace (Hoegy), Florent (Desheulles), Verduraz (Verduraz), Le Bugey (Nicolle) et Mermoz (Dumont & Binétruy).
Ce nouveau secteur s'étend de St-Martin-du-mont, Gévrieux, Priay, Pont-d'Ain, Cerdon, Poncin, Neuville-sur-Ain, Ambronay, Jujurieux, Leyment, Ambérieu, Torcieu, Nivollet, Abergement-du-Varey, Les Allymes, St-Rambert-en-Bugey et les abords de Tenay.
Sur ordres d'Augé, le train blindé, surnommé "le Paillu" est mis hors service entre Torcieu et St-Rambert, car il empêchait les sabotages des voies. Mais les allemands en préparent un second dans le dépôt d'Ambérieu, il ne faut que peu de temps pour qu'il soit mis hors service. Puis de nombreux sabotages, coups de mains et embuscades sont ordonnées et misent en place, harcelant sans cesse les allemands, leurs rendant toutes déplacement dangereux voir impossible. Il ne se passe pas un jour sans que le chemin de fer soit coupé sur plusieurs points. Parmi les nombreux coups du sous-groupement Augé, ont peut citer: l'attaque du poste de Virieu-le-Grand le 4 juillet, le défilé devant des officiers alliés à Maillat le 8 juillet, la bataille de Neuville-sur-Ain, le 11 juillet, la réception d'un parachutage de 8 avions le 15 juillet. Puis vient la déception pour Augé, qui perd le commandement des enfants de troupes, qui sont envoyés avec la compagnie Girod en renfort dans le groupement Nord. Le 17 juillet, Augé est temporairement destituée de ces fonctions de commandant par une rébellion mené par Mazaud. Le problème se règle rapidement et Augé retrouve ces fonctions. Début Août, ces compagnies se distingue un peu partout dans le département, mais il reste à dégager la route Pont-d'Ain / Genève, tenue par des gardes républicains afin de permettre un déplacement plus aisé. Afin qu'il n'y est pas de combats de français contre français, il fait encercler le P.C des gardes et engage des pourparlers. Après plusieurs mises au point et rencontre diverse, la compagnie des gardes républicains rejoindra le maquis! Le 7 août, Augé ordonne le repli de son P.C de Corlier, puisque le village est bombardé par 5 avions. Les actions continuent inlassablement à harcelé l'ennemi jusqu'à l'arrivé des américains fin août avec lesquelles ils boutent l'ennemi du département. Les compagnies du sous groupement Augé connaitront toutes les batailles de la libération: Meximieux, La Valbonne, Gévrieux, Priay, Pont-d'Ain, Chalamont etc….
Le 15 septembre, le sous groupement est dissous et Gaston Gambier est muté à Bourg afin d'effectuer les dissolutions des maquis. Une fois sa tâche effectué, il est affecté au 580e bataillon d'entrainement préparatoire des réserves du département de l'Ain. En 1945, il est affecté au dépôt 142 de prisonniers allemands jusqu'en octobre 1950. Il embarque ensuite à Marseille pour l'Indochine où il prend le commandement de la compagnie de commandement de la zone côtière de Tien Yen. Un an plus tard, Gaston Gambier est nommé chef du 4e bureau opérationnel de la zone côtière de la baie d'Along jusqu'à son rapatriement en mars 1953. Après son congé de fin de campagne, il est affecté au service d'entrainement des réserves de Bourg-en-Bresse. Promu capitaine en janvier 1954, il part pour le Maroc en 1956 où il prend les fonctions de commandant d'état major du 93e R.I. En juillet 1957, il est muté avec son bataillon en Algérie dans l'Ouarsenis à Ammi-Moussa jusqu'en mars 1960. De retour à Bourg, il est nommé commandant major au 1e R.T.M. Promu au grade de chef de bataillon en Novembre 1963, il prend sa retraite le même jour.
Pour ces actions, Gaston "Augé" Gambier se verra délivré ka croix de guerre avec palmes et une étoile d'argent, la médaille de la résistance, la médaille des évadés et sera promu chevalier de la légion d'honneur.
Jean Marie Gillet
Membre du GmT 713
Membre fondateur du New Jersey Cavalry - Section Française
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