Sur ordre l'état-major de la région R1, le Colonel Henri Romans Petit charge le lieutenant Perrin-Jassy, connût sous le pseudonyme de Mantin, de préparé une opération afin de faire sauter les trois principaux centres de transformateurs alimentant les usines du Creusot en électricité. Et ce malgré les réserves émises par Chabot qui pensent qu'une opération extérieur au département est trop dangereuse, ne serait-ce qu'en se qui concerne un si long trajet.
Le succès de cette mission permettrait aussi à la population d'éviter d'être de nouveau victimes de bombardement par les alliés. C'est ainsi que trois équipes de cinq hommes sont montés, disposant chacune d'une voiture et
partent le 16 décembre 1943, du P.C de Chalour, proche du camp de Cize.
Les maquisards ne connaissent que peu d'obstacles à l'aller: une crevaison qui leurs fît perdre pas mal de temps, ainsi qu'une rencontre avec un convoi allemand dans un petit village. Le commando arrive avec près de deux heures de retard, ce qui empêche les résistants de ce mêlés parmi les ouvriers entrant à 14 heures… A cause de cela, il est décidé que seuls deux hommes rentreront dans l'usine, car même si il n'y à pas de contrôle systématique de la part des postes allemands, les hommes se feraient trop remarqué à rentré à plusieurs dans les ateliers. C'est Ainsi que Lesombre (Louis Tanguy) et Det (André Vareyon) sont en charge de la mission. Musette à l'épaule, ils entrent tous deux sans encombres, puisqu'une sentinelle allemande, les voyant arriver avec tant d'assurance, eu la gentillesse de s'écarter pour les laisser passer!
Alors que jusque là, tout ce déroule sans encombre, Lesombre qui est atteint de paludisme, ne supporte pas la chaleur des ateliers et la très forte
odeur de graisse brûlée, il se met à vomir et est pris de grelottement. Les deux maquisards, réussissent tout de même à placés les explosifs et ce bien avant l'heure de déclenché les crayons détonateurs. La sortie de l'usine fut tout aussi aisée que l'entrée et peuvent rejoindre l'équipe comme prévu. Pendant l'opération, Brun (Edouard Bourret) et Paul Sixdenier ont étudié un autre chemin de retour afin d'éviter les grands axes et les zones où ils ont repérés des présences allemandes. Seulement, la nuit était tombée et il n'y avait pas de lune ce qui rend le repérage de l'itinéraire très difficile. les deux premières équipes rejoignent péniblement la base, mais ce n'est pas le cas de la troisième…
A la sortie du Creusot, l'équipe tombe sur un barrage, mais Brun décide de foncer à travers, surprenant les allemands qui n'ont même pas le temps de régir. Un second barrage est de nouveau franchi dans les mêmes conditions. Un troisième barrage, infranchissable de force à cause d'un camion en travers la route, força la voiture à stopper. Les armes caché sous les manteaux, les fenêtres baissés, Brun remis leurs papiers sur ordre de l'officier qui les laissa finalement passer! Les allemands trop occupés par la fouille du camion, ne fit pas particulièrement attention à ce contrôle… Les maquisards rient de bon cœur de ces coups de chance qui leurs permets ainsi de continuer leurs routes, pensant en avoir terminé avec la zone de barrage.
Malheureusement un nouveau barrage se distingue au loin, par des lampes torche, Brun accélère rapidement pour forcer de nouveau celui là et tous ce tiennent près à en découdre. Alors que leurs voitures atteignent le barrage, six phares s'allument soudainement et aveugle Brun qui freine brutalement et évite le choc frontal de justesse. Tous secoués par cet arrêt se retrouve pêle-mêle dans la voiture et les armes au sol et à peine ont-ils le temps de se ressaisir que des mitraillettes les tiennent tous en respect. Bien décidé à ne pas ce laisser faire, Brun se dégage des soldats qui l'encadrait et se rue sur un officier qui allait vers lui. L'allemand roule au sol en criant dans la langue de Goethe, immédiatement, les soldats font feu sur Lesombre, qui profitant de la diversion vient de s'enfuir en sautant par-dessus une haie. Brun est maitrisé par des soldats et l'officier allemand lui tire deux balles à bout portant. Gravement touché, l'homme s'écroule en criant: "Vive la France ! Vive De Gaulle!",
Puis au sol, il essaye de chanter péniblement la marseillaise, sous les coups des allemands qui tente de le faire taire. Paul Sixdenier est ceinturé par un soldat assez costaud pour l'empêcher de faire tout mouvement et Félix Le Noach au sol, est roué de coup de crosse. Det, qui est lâché par les soldats qui veulent se saisir de leurs armes, s'échappe rapidement en essayant de sauter par-dessus une haie. Mais celle-ci est trop haute et trop épaisse pour le maquisard qui se retrouve à plat ventre dans un fossé herbeux. Par chance, les phares n'éclairant pas cette zone, les soldats ne le voient pas et croient qu'il a réussi à prendre la fuite. Louis Tanguy. Det, profite de cette confusion, pour ramper vers la haie qu'il réussi à passer grâce à un trou dans celle-ci. Après avoir parcouru une distance raisonnable pour se mettre à l'abri et il tente de trouver une personne susceptible de le mettre en contact avec la résistance. Malheureusement, il n'arrive pas à joindre la résistance locale et se résout à rejoindre sa base où il informera ces chefs de la situation Le lendemain, Det retrouve Lesombre à une gare, et grâce à de nombreuses personnes lors de leurs voyages retour, les deux hommes rejoignent le camp de Cize, le 18 décembre.
Le nombre de barrage mis en place par les allemands s'explique par le fait, que la résistance de Saône et Loire, qui n'était pas au courant de la mission confié au maquis de l'Ain, réalisa quelques heures auparavant un important sabotage qui entraina un bouclage de la région par l'ennemi et la police de Vichy.
La mission est un échec puisque les explosifs ont été enlevés avant leurs explosions. On ne saura jamais qui sera à l'origine de cet acte. Quand à la troisième équipe, Édouard Bourret alias Brun, décède de ces blessures le 17, Paul Sixdenier & Félix Le Noach sont internés à Dijon, ils seront jugés et fusillés le mois suivant. Louis Tanguy alias Lesombre, continue les combats au sein du maquis, il décédera lors des combats de la ferme de la Montagne en février 1944. André Vareyon alias Det sera le seul de cette équipe à connaitre la fin de la guerre. De son coté, Romans-Petit tiendra le lieutenant Perrin-Jassy pour responsable de l'échec de la mission du Creusot et des trois morts, malgré le fait qu'il n'y soit pour rien…
Le 4 décembre 1993, fut inauguré, à Saint-Laurent-D'Andenay (Saône et Loire), une stèle à la mémoire d'Édouard Bourret, compagnon de la Libération, et des deux camarades arrêtés et fusillés. La Voix du Maquis, numéro 116, rendit compte de cette cérémonie.
Jean Marie "SB40" Gillet
membre du GmT713
membre fondateur du New Jersey Cavalry - Section Française
Écrire commentaire