Le 2nd escadron du 102nd Régiment de Cavalerie a été détachée de son unité afin d’être envoyé effectuer des missions de sécurité en Afrique du Nord et plus particulièrement en Algérie où se tient l’Allied Force Headquarter (AFHQ) du général Eisenhower. Leur mission principale est donc d’assurer la sécurité autour du bâtiment allié et celle de la ville d’Alger. Régulièrement, une ou plusieurs sections sont détachées afin de servir d’escorte à «Ike» ou à ses visiteurs, du général aux chefs d’Etats. Nous pouvons citer entre autre Winston Churchill, le Roi George V, Charles de Gaulle, le secrétaire d’Etat Stinston et des généraux comme Clark, Patton, Bradley, Giraud etc... Grâce à son entraînement, extrêmement poussé, et ce, depuis sa création en 1890, ainsi qu’un grand historique d’accompagnement d’officielles (présidents, Ministres, Gouverneur), le 102nd Cavalry Regiment est une unité parfaite pour se genre de mission. Même si les hommes (troopers dans le jargon de la cavalerie), attendent tous impatiemment le baptême de feu afin de se frotter aux Allemands. Cependant, les officiers du 2/102nd Cavalry tiennent à ce que l’honneur de l’unité soit sauve, ainsi, ils sont intransigeants sur la bonne tenue de leurs troupes : un soldat propre est un soldat efficace. Ainsi, le casque lourd M1, ainsi que le paquetage complet doivent être portés. Pire, lors de mission d’accompagnement et de sûreté sur la ligne de front, même en plein désert algérien ou libyen, la tenue doit être complète et propre, d’autant plus si se trouve un général ou un dignitaire. Mais la théorie est quelque peu différente auprès des troopers qui souffrent de la chaleur et c’est ce qui va créer une anecdote plutôt cocasse qui ne sera racontée que bien des décennies plus tard par le Capitaine Thomas Piddington. A une date dont il ne se rappel plus, il est convoqué en toute urgence au poste de commandement de l’unité à Douera, dans la banlieue d’Alger. Il se présente au Colonel Hodge, ce dernier est dans une colère noire et hurle sur le capitaine qu’il vient de recevoir un rapport d’un haut-gradé du poste avancé d’Eisenhower à Constantine (Algérie). Le document stipule que la section présente est négligée, les hommes sales et que cela était une honte pour l’unité. Ainsi, Charles Hodges ordonne immédiatement au capitaine Piddington de se rendre sur place, de faire un rapport sur la situation et de la redresser immédiatement. Échaudé par l’engueulade, il compte bien faire payer cette situation aux hommes, mais avant cela, il faut tout de même traverser le pays sur près de 400 km ! Le trajet se fait avec son chauffeur, Mateo Castuluchi. Contre toute attente, à l’arrivée de la jeep à Constantine, le Lt Rosenberg se présente, tout souriant et dans une tenue impeccable pour saluer son supérieur. Mais Piddington est toujours échaudé, réclame à visiter les installations immédiatement pour y relever toutes les irrégularités. Rapidement, la colère laisse place à l’incompréhension, au fur et à mesure de l’inspection l’officier ne peut que constater que les hommes sont rasés de près, les uniformes sont propres, les quartiers impeccablement rangés et nettoyer, et le Sergent Bagni qui est au mess est drapé dans un tablier d’un blanc immaculé... Piddington est complètement abasourdi et doit se résigner à féliciter ses hommes pour la tenue des lieux puis de rentrer pour expliquer la situation au colonel Hodge. Mais il y a un point que le capitaine Piddington ne connaissait pas : alors qu’il se faisait engueuler à Douera, un soldat à la radio de l’unité entendit le problème du rapport pourri. Afin de s’assurer que ces camarades ne soient pas dans une fâcheuse position, il prit discrètement sa radio et avertie le poste avancé. Ainsi, les hommes ont eu quelques heures, le temps que le capitaine traverse le pays, pour tout remettre en ordre, prendre une douche et enfilé des uniformes propres... Ainsi, ils ont échappé à une engueulade et tous firent plus attention à la tenue de la propreté par la suite. Le Capitaine Piddington n’apprendra cela que plusieurs années après durant une réunion de vétérans.
Jean Marie Gillet
président de la New Jersey Cavalry - Section Française
GmT 713 member
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