Tôt le lundi 28 août 1944, les paras américains du 509th PIR et du 551st PIB se trouvent à quelques kilomètres de Nice. L’ordre est d’attendre le rassemblement des moyens avant de se diriger sur la ville.
En ville, la loi martiale a été décrétée. L’occupant sait que l'assaut allié est imminent, et quiconque se risque dans la rue peut être abattu. La veille, le comité insurrectionnel initié par les communistes, au Palais Stella, décide de passer à l’offensive et d’appeler les forces Gaullistes à les rejoindre.
Les allemands font donc sauter ports et usines à Antibes et à Cannes. Afin d’éviter cette politique, à Nice, le 25 août 1944, comme à Marseille le 19, la grève générale est lancée. 800 hommes des Milices patriotiques occupent une demi-douzaine d’usines comme le garage Renault, l’usine à gaz ou encore le dépôt SNCF de St-Roch.
Au matin du 28 août 1944, les FFI occupent la Préfecture, l’Hôtel de Ville, la Poste Thiers, le central téléphonique, l’intendance régionale de police… Tout au long de la journée, les forces allemandes tentent de les déloger. Dans les rues, des fusillades éclatent mais le gros point de friction se situe au passage à niveau entre les boulevards Gambetta et Cessole. Les Résistants y interceptent les convois ennemis chargés en armement, et ce malgré les tirs depuis les collines du château et de Gairaut. Alors que la ferveur de la population monte, le moral des troupes allemandes, composées presque essentiellement d’Ost Truppen, décroit. À 13h 15, les polonais abandonnent l’artillerie de la colline de Gairaut, tuent leur commandant pour se constituer prisonniers.
À 19 h 00, après de nouvelles attaques, le commandement allemand reçoit l’ordre de quitter définitivement Nice. 32 résistants perdent la vie durant les combats. La Kriegsmarine abandonne ses positions du Château et de l’Hôtel Suisse avant de faire sauter deux quais du Port, de couler quatre navires et de jeter dans les bassins onze grues. Une demi-heure plus tard, la Feldkommandantur de l'Hôtel Atlantic est abandonnée par ses défenseurs lesquels mitraillent les façades de l’avenue de La Victoire, de la Place Masséna et du boulevard des Italiens avant de gagner la Basse Corniche. Ce que feront également les derniers Allemands quittant Nice à 23 h 00.
Nice s'est enfin libérée.
C'est le résistant Jojo Arnaldi accompagné de 2 camarades qui traverse le Var et prendre contact avec le 551st PIB. Une patrouille d'éclaireurs guidée par les résistants entre dans Nice puis rend compte de la situation ; l’épuration se met en place. Ces scènes de vengeances, ne sont pas de leur goût. Ainsi, le capitaine Quinn du 551st bataillon parachutiste, est choqué de voir des collaboratrices battues et tondues. Alors qu'il tente de s'interposer, le maire de Nice le réprimande ; Quinn lui répond « nous sommes venus pour vous aider, par pour vous voir brutaliser des femmes! ».
La décision de rentrer dans Nice est prise et le 551st PIB y pénètre le 30 août au matin. Ils sont reçus en libérateurs.
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