Le 5 décembre 1915, l’officier d’administration de 1ère classe, responsable du magasin central de l’habillement et du campement de la 7e division militaire à Besançon, adresse au préfet de l’Ain un bordereau des salaires journaliers à payer dans les ateliers de confectionneurs d’habits militaires du département[1]. L’administration militaire fixe à 10 heures la journée de travail. 3 ateliers sont montés dans l’Ain : Belley, Bourg et Châtillon. Il n’y a pas d’atelier à Gex. Ces trois ateliers ne sont pas organisés et équipés de la même manière. Celui de Belley a des machines modernes, tandis que celui de Bourg est le plus en avance socialement.
Ainsi au centre de confection d’habillement de Châtillon-sur-Chalaronne, tenue par des ouvrières, est de 3 francs 50 la journée, sans distinction de qualification. Les traceurs, coupeurs et selliers de 1ère catégorie, ainsi que les mécaniciens, touchent 60 centimes à l’heure, soit 6 francs par jour à raison de 10 heures de travail.
Au centre de confection de Belley, une distinction existe entre les différentes ouvrières travaillant à la confection d’uniforme : les ouvrières travaillant à la main touchent 2 francs par jour. Les ouvrières manœuvres touchent 1 francs 75 par jour. Si elles font des heures supplémentaires au delà des 10 heures légales, premières touchent 22 centimes de l’heure et le secondes 20 centimes. Les ouvrières travaillant à la machine perçoivent 2 francs 50 par jour sur le machine à coudre à un moteur et 2 francs 75 si elle est activée par une pédale. De même, les heures supplémentaires, encouragées, rapportent 28 centimes au premières et 30 centimes au secondes. Ces ouvrières peuvent être payées à la pièce. Ainsi les travaux exécutés à la main par les ouvrières manœuvres et les couturières à la main leur sont payés 17 centimes et 20 centimes pièce. Pour les ouvrières travaillant à la machine le tarif pièce et de 25 centimes pour celles qui travaillent sur une machine à moteur et 27 centimes sur celles qui travaillent sur une machine à pied. Les ouvriers presseurs touchent, à Belley, 5 francs pièces, les ouvriers coupeurs et traceurs touchent 6 francs et les ouvriers employés comme manœuvres perçoivent 4 francs.
Au second atelier de Belley, de confection de coiffures, de grand équipement et de campement, les salaires sont différents. Les ouvrières qui travaillent à la pièce, gagnent de 1 franc à 1 franc 50 de plus que le prix de la journée. Les traceurs de 1ère catégorie, touchent 2 francs 50 de la journée et reçoivent 25 centimes par heure supplémentaire. Les balanciers reçoivent 5 francs par jour et reçoivent 50 centimes par heure supplémentaire tandis que les simples manœuvres touchent 3 francs 50 par jour et 35 centimes par heure supplémentaire.
Les selliers de 1ère catégories touchent 5 francs par jour et 50 centimes par heure supplémentaire ; les selliers de 2e catégorie, 3 francs 50 par jour et 35 centimes par heure supplémentaire ; les mécaniciens reçoivent 3 francs par jour et 30 centimes par heure supplémentaire et les faufileuses touchent 2 francs 50 par jour et 25 centimes par heure supplémentaire.
A l’atelier de Bourg, il n’y a pas de travail réalisé à la pièce à l’atelier de coiffure, confection de grand équipement et de campement. Les traceurs de 1ère catégorie, touchent 80 centimes de l’heure et reçoivent 80 centimes par heure supplémentaire. Les traceurs de 2e catégorie, touchent 65 centimes de l’heure et reçoivent 65 centimes par heure supplémentaire. Les traceurs de 3e catégorie, touchent 50 centimes de l’heure et reçoivent 50 centimes par heure supplémentaire. Les balanciers reçoivent 50 centimes par heure et reçoivent 50 centimes par heure supplémentaire tandis que les simples manœuvres touchent 40 centimes par heure et 40 centimes par heure supplémentaire.
Seuls les ses selliers peuvent être payés à la pièce. Les selliers de 1ère catégories touchent 60 centimes par heure, ou 80 centimes pièce et 60 centimes par heure supplémentaire ; les selliers de 2e catégorie, 50 centimes par heure, ou 60 centimes pièce et 50 centimes par heure supplémentaire ; les mécaniciens reçoivent 50 centimes par heure, ou 60 centimes pièce et 50 centimes par heure supplémentaire et les faufileuses touchent 30 centimes par heure, ou 40 centimes pièce et 30 centimes par heure supplémentaire.
Dans l’atelier de confections d’effets et d’habillement militaire, la journée de travail pour les femmes n’est que de 8 heures. Elle est par contre de 10 heures pour les hommes. Les ouvrières travaillant à la main touchent 20 centimes de l’heure. Les ouvrières manœuvres touchent 15 centimes de l’heure. Si elles font des heures supplémentaires, les premières touchent 20 centimes de l’heure et le secondes 15 centimes. Les ouvrières travaillant à la machine activée par une pédale au pied perçoivent 30 centimes par heure. De même, leurs heures supplémentaires, encouragées, leurs rapportent 30 centimes. Ces ouvrières peuvent être payées à la pièce. Ainsi les travaux exécutés à la main par les ouvrières manœuvres et les couturières à la main leur sont payés 20 centimes et 25 centimes pièce. Pour les ouvrières travaillant à la machine le tarif pièce est de 35 centimes. A Bourg se trouvent des ouvrières pompières qui touchent 30 centimes de l’heure ou 35 centimes à la pièce. Elles perçoivent 30 centimes par heure supplémentaire. Les ouvriers coupeurs et traceurs touchent, 65 centimes pièces ou 60 centimes à l’heure avec 65 centimes par heure au delà des 10 heures de travail. Les manœuvres touchent 35 centimes par heure, ou 40 centimes à la pièce et peuvent recevoir 40 centimes par heure supplémentaire.
[1] Ces tarifs sont envoyés dans le cadre de pourparlers avec des confectionneurs de l’Ain, dans le cadre de passation de marchés.
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